Taslima Nasreen : un combat contre l’extrémisme

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Taslima Nasreen

Menacée de mort au Bangladesh, l’écrivain Taslima Nasreen se cache en Inde.

En 1994, une jeune gynécologue bangladaise publie « Lajja » (« La Honte ») pour protester contre l’oppression des femmes dans le monde musulman. La réponse des islamistes est d’une violence inouïe : accusée d’avoir critiqué la Charia (la loi islamique), la jeune femme est condamnée à mort par pendaison et contrainte à l’exil.

Une vocation précoce


Taslima Nasreen se définit elle-même comme féministe et athée. Très jeune, elle ne parvenait pas à croire en Dieu et refusait de lire le Coran en arabe, langue qu’elle ne comprenait pas. Taslima raconte que lorsqu’elle avait huit ans, sa mère lui a dit : « Si tu parles mal d’Allah, ta langue va tomber ». Elle s’est alors enfermée dans la salle de bain et a prononcé les mots interdits : « Allah est un fils de chien ». A la vue de sa langue bien accrochée, Taslima comprend que sa mère lui a menti : elle décide alors de tourner le dos à ces croyances. Cet épisode est à la source de son combat contre l’intégrisme religieux et l’obscurantisme. Elle le déclare aujourd’hui : « je me suis sentie responsable de faire quelque chose pour la société ».

 « Anti-religion »

C’est après avoir lu le Coran que Taslima Nasreen devient définitivement athée. Révoltée par le sort réservé aux femmes dans l’islam, elle comprend que la religion sert de prétexte aux religieux intolérants pour asservir les femmes : « les hommes ont droit de battre leur femme si elle n’obéit pas. Ils ont le droit d’avoir quatre épouses et retrouvent 72 vierges lorsqu’ils arrivent au paradis », affirme-t-elle. Aujourd’hui, Taslima Nasreen affiche une position radicale : pour elle, toutes les religions sont à bannir car elles ont été toutes été, à un moment ou à un autre de leur histoire, le vecteur des pires injustices faites aux femmes.

Accusée de « pornographie »


Lorsque l’écrivain publie « Enfance au féminin » en 1998, le premier ministre du Bangladesh, Mme Sheikh Hasina, réagit avec force : « Taslima Nasreen vient de littéralement tuer son père et sa mère dans son dernier livre. Ce qu’elle écrit, ce n’est ni plus ni moins que de la pornographie ! » La gronde des intégristes est unanime : Taslima Nasreen a gravement offensé l’islam, elle est accusée de « tuer (leur) Dieu ». Lorsqu’en 2006, un texte sur le port de la burqa est publié à son insu, des violences éclatent dans la province du Karnataka, en Inde. Les manifestations font deux morts, plusieurs blessés, et des dizaines de magasins et de véhicules sont vandalisés.

Nouvelle publication


La journaliste bangladaise est aujourd’hui la cible de trois fatwas au Bangladesh, et de cinq en Inde. Si l’Europe est pour elle un refuge, elle ne peut envisager de vivre ailleurs qu’en Asie. En France, Taslima Nasreen a reçu le soutien de nombreuses féministes. La secrétaire d’Etat Rama Yade lui a remis le prix Simone de Beauvoir, une consolation pour cette exilée qui souffre d’être « une étrangère dans (s)on propre pays et une étrangère en Occident ». Son dernier ouvrage, intitulé « Libres de le dire », est co-signé avec la journaliste Caroline Fourest et pose cette grave question : la religion est-elle l’ennemie des femmes ? La critique a unanimement salué la qualité de ce travail. Un livre passionnant de bout en bout, qui invite chacun à réfléchir sur une oppression féminine qui ne dit pas toujours son nom.

 

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Alexis (non vérifié) , 05 février 2013
Je pense que la médiane parralèle au cyberespace de l'aerospatiale est prétendu irréelle
gael (non vérifié) , 05 février 2013
gael.barthelemy@live.fr contacter cette adresse email pour avoir des relations intimes sans engagement, 50centimes/h