Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils, de Jacques Expert

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Ce soir je vais tuer l'assasin de mon fils Jacques Expert

Ce récit égraine pour son lecteur un chapelet d'émotions contradictoires.

« Tu ne peux pas laisser l'assassin de ton fils continuer à vivre. Tu dois le retrouver et lui faire payer son crime. Il faut qu'il crêve cette ordure ! ». Injonction extraite des dialogues du dernier Scorsese ou du nouveau Tarantino? Non. Une phrase résonnant comme la pierre angulaire sentencieuse du troisième roman de Jacques Expert, grand reporter de son état, actuel directeur des programmes de la chaîne Paris-Première. La noirceur est partout dans ce thriller qui voit deux hommes, deux couples, deux épouses, deux conceptions de la vie s'affronter. Les premiers, Antonio et Sylvia, ont vu leur existence voler en éclat le jour où leurs fils disparu depuis la veille est retrouvé par les gendarmes mort dans un fossé près de son petit vélo rouge, percuté par un chauffard en fuite. Les second, Christine et Jean-Pierre, continuent à mener une vie tranquille, bien que ce dernier ait tué un petit garçon sur son petit vélo rouge à la tombée de la nuit tandis que, quatre verre de pastis dans le nez et le sang, il cherchait à répondre à un appel sur son portable. «Toute cette histoire, c'est vraiment la faute à pas de chance et il a fallu que ça tombe sur mon dos! », ronchonne Jean-Pierre. Bien sûr, il aurait pû lui porter secours, au petit Victor, après l'avoir percuté avec son Espace Renault, mais, après réflexion, pour ne pas avoir d'ennui, il choisi de s'enfuir en le laissant agonir au milieu de son sang incarnat près de son petit vélo rouge. Tout ce petit monde cohabite dans un mouchoir de poche, les deux hommes travaillant dans la même entreprise.

Sans jugement arrêté ni pathos aucun, l'auteur explore sans cesse l'inhumanité de l'humanité, l'inhumain en l'humain. Loin de la caricature grotesque, il autopsie le quotidien des gens de peu, des gens ordinaires basculant un jour pour un rien dans l'horreur, la tragédie, se retrouvant à la une de la rubrique des faits divers. A la manière d'un Simenon du XXIe siècle, Jacques Expert mène son récit  en s'attachant à dresser le portrait « du petit peuple parisien », de femmes ordinaires, un peu blasées, un peu acariâtres, de pauvres types besogneux, à la double vie, tous traités avec la même attention, méticulosité, distanciation et en même temps, osons le dire, la même compassion. Oui, même et surtout, chose étonnante, le meurtrier lui-même. Toute la gageure de l'écrivain consiste ici à permettre à son lecteur de rentrer dans la tête d'un tueur d'enfant en essayant de comprendre sa logique personnelle, ce qui le meut à agir de la sorte, lâchement, égoïstement, cyniquement. Appréhender et accepter la psychologie d'un être qui devient monstrueux, de par l'infanticide qu'il commet, mais surtout, à cause de ses suites, de ses actes, de ses propos ordinaires, du déni de toute responsabilité, de sa lâcheté, et de ces circonstances atténuantes dont  il essaie inlassablement tout au long du récit de diaprer son crime : « Ne pensez surtout pas que je sois un être insensible, mais mettez-vous à ma place, je ne suis pas un monstre quand même ! ».

Qui est le véritable monstre de l'histoire? Comment agirions nous à la place des uns et des autres? Quid de ces épouses qui partagent leur vie avec des meurtriers d'enfant sans le savoir ou sans vouloir se l'avouer ou qui poussent leurs maris à tuer pour faire justice eux-mêmes? Se sont les questions qu'à travers ce livre, l'auteur nous pose, n'hésitant pas, tel un avocat devant des jurés d'assise, à nous interpeler en style directe à travers ses personnages pour mieux faire ressortir l'horreur de la situation, mais aussi, pour que nous prenions parti, nous questionnions, nous impliquions. Et cela fonctionne, car ce récit égraine pour son lecteur un chapelet d'émotions et de sensations contradictoires : dégout, peur, crispation, empathie, colère, compassion, tristesse, révolte. Foin du manichéisme ambiant, ce livre retrace les destins croisés d'un meurtrier essayant de se faire passer pour une victime, et du père de sa victime essayant de devenir un meurtrier, pire, un assassin, son crime à lui étant prémédité, nous obligeant à lâcher nos repères habituels, nos jugements arrêtés une fois pour toutes les fois et à nous questionner différemment, rien ni personne n'étant tout blanc ou tout noir. Et surtout pas la vie.

 « Ce soir je vais tuer l'assassin de mon fils », Jacques Expert, 254 pages, Editions Anne Carrière.
Prix : 18 euros. Commander sur Fnac.com

 

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valerie605 , 13 janvier 2010
j ai adore ce passage et hate de lire la suite merci
cadoudal (non vérifié) , 23 janvier 2010
Que de fautes de français chère Elodie Trouvé!......
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mariammlk , 31 janvier 2010
alors là ce n'est pas du tous mon genre de livre, rien qu' lire le titre cela ne me donne pas trop envie...
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nanousette , 04 février 2010
je pense que c'est un film de série noire, je n'aime pas tant la vengeance.
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rosiia76 , 04 février 2010
pas mon truc la lecture et encore moins là
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derya91 , 05 février 2010
rien que le titre ne me donne pas envie de lire
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missjay97 , 05 février 2010
Je préfères le mot de l'éditeur de la Fnac sur ce livre, car il me donne vraiment envie de lire.
Cet article est "lourd"
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jerestezen , 05 février 2010
merci de nous conseiller des livres, j ai envie de lire celui la peut etre
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kiloukilou , 06 février 2010
moi j aimerais vraiment le lire j aime beaucoup les histoire comme ca surtous si c et en film
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3mouss , 07 février 2010
dis donc les filles je remarque qu'il y en qui ne sont pas trés sympa avec élodie trouve .
moi je trouve qu'elle est plutot sympa cette nenette de nous trouver des bon plan et de bon conseil ne lui jetter pas la pierre on attend vos articles a vous mesdames avant de critiquer.je p^rend note de ce livre aussi merci a toi élo.