Mon enfant est dyslexique, que faire ?

Quels sont les professionnels qui font ce diagnostic ?

- Bien souvent, ce sont les orthophonistes qui, suite à un bilan, établissent ce diagnostic. Il peut être aussi établi dans certains centres de consultations spécialisées pour les troubles du développement de l'enfant. Pour mieux aider l'enfant dyslexique, il est important que chacun, parents et professionnels, soient activement à la recherche des causes de cette dyslexie. Vous voulez que je rentre dans les détails ?

- Oui... pas trop techniques quand même. Je ne suis pas Docteur! Enfin un peu, à ma manière, même que moi aussi j'ai une belle blouse blanche... un peu plus décolletée que la votre... mais ce n'est pas le propos du jour!

-  Je vais essayer de vous expliquer cela clairement...

Les causes justement:

- On touche ici à la pomme de discorde des différents courants de la psychologie

commence-t-il...

A partir de là, ça se gatte un peu niveau compréhension. Alors, pour celles qui (comme moi) n'ont pas un doctorat en psychologie infantile appliquée et parce que c'est un peu compliqué et sujet à discorde ( on laisse volontiers les différents spécialistes s'étriper entre eux), on peut tout de même dire qu'en gros: la thèse de la lésion organique a été très en vogue dans les années 70. Mais les preuves de lésion anatomique n'ont toujours pas été apportées. Aujourd'hui, la thèse organique se dirige vers la recherche du "gène de la dyslexie". Il existerait une susceptibilité sur certains chromosomes qui serait en cause dans la dyslexie. Cette découverte reste à confirmer. Même s'il existe des familles de dyslexiques (c'était donc ça ma grand-mère qui mélangeait les « m » et les « n », les « b » et les « d »...) cela ne prouve en rien l'existence d'une hérédité (ouf, Jules n'aurait pas manqué de relever que puisqu'il s'agissait de MA grand-mère, ça venait de mon côté... ça plus les bloomers jaunes poussin...!)

Les facteurs déclenchants

• L'environnement familial

La quasi totalité des études montre que la proportion de mauvais lecteur augmente lorsque le niveau social s'abaisse. L'environnement familial peut être plus ou moins propice à l'apprentissage de la lecture. Mais dans une même fratrie, certains enfants vont être en difficulté, d'autres non (c'est vrai que ni la soeur jumelle de mon fils, ni leur aînée de 6 ans, n'ont jamais eu le moindre problème...)

Pour les chercheurs en psychologie qui ont une approche cognitive, l'enfant dyslexique est en difficulté parce qu'il ne peut traiter les signaux auditifs et visuels sur lesquels les apprentis lecteurs s'appuient d'ordinaire pour apprendre à lire. Il a du mal à faire aisément un lien entre le son entendu et l'écriture correspondante.

• Les troubles affectifs

Pour les psychanalystes, les difficultés d'apprentissage scolaire et plus particulièrement la dyslexie, sont le symptôme de troubles affectifs. On voit certains enfants suite à un choc émotionnel (deuil, séparation ...), régresser en matière d'apprentissage de la lecture et se mettre à inverser les lettres, alors qu'avant cet événement dramatique, ils apprenaient facilement. Apprendre à lire, c' est rentrer dans un code social. Les règles de lecture et d'écriture sont totalement arbitraires, elles n'ont de valeur que parce qu'elles sont reconnues par tous. Leur utilité est  incontestable puisqu'elles permettent de nous comprendre, mais l'enfant qui a des difficultés à se soumettre à la loi, aura aussi des difficultés à admettre le bien fondé de ce code. On touche là à un des aspects essentiel de la problématique oedipienne.